Formé à Guingamp, régulièrement titulaire depuis l’an dernier à Lannion, Hugo Julien s’apprête à vivre un « rêve d’enfant », dimanche, contre le Toulouse FC. À seulement 19 ans.

Coupe de France (32es). Lannion FC (N3) – Toulouse FC (L1), dimanche (18 h) au Roudourou

C’est un « enfant d’ici ». Un gamin d’En Avant. Il y a débuté en U6. Il y est resté jusqu’en U15. Bref, il est un Guingampais, un vrai. Pour preuve encore, son père, Jean-René, habite à 400 m « pas plus » du Roudourou. Tandis que sa maman réside à Pabu, « juste à côté ».

« Le terrain, c’est l’endroit où je me sens le mieux »

Hugo Julien – qu’il soit titulaire d’entrée ou pas – évoluera donc chez lui, dimanche, avec Lannion face au Toulouse FC. Ce stade du Roudourou, il en occupe habituellement les tribunes. « Quand je suis avec des amis, je m’installe en Présidentielle. Quand je suis avec mon père, c’est en Super U ».

Dimanche, il sera sur le terrain. « Un rêve d’enfant ». D’autant qu’il n’a « jamais joué » dans la superbe enceinte rouge et noire. « Quand le tirage est sorti, j’étais choqué. D’autant que je savais que le match se jouerait au Roudourou si on tombait sur une Ligue 1 ».

Le Toulouse FC n’est pas le plus huppé des clubs de là-haut. « Mais c’est une équipe de Ligue 1, répète à l’envi l’étudiant en BTS par alternance à Plérin. J’ai regardé leurs matchs contre Marseille (1-6) et Ajaccio (2-0). Ils vont essayer de nous épuiser ».

Lui n’est pas du genre à rechigner. Tonique et trapu (1,69 m pour 73 kg), Hugo est un latéral gauche qui avale les kilomètres et croque dans le ballon. « En vrai, je ne pense qu’au foot, avoue celui qui cumule déjà 34 matchs de N3. Le terrain, c’est l’endroit où je me sens le mieux, libéré ».

« J’en connais plein qui ont arrêté »

Comme d’autres, pourtant, il aurait pu tout stopper quand son séjour à En Avant s’est arrêté. À 14 ans, alors qu’il profitait tout juste du complexe de l’Akademi. « Quand on m’a dit que je n’étais pas gardé, je l’ai bien pris par rapport à certains. J’en connais plein qui ont arrêté le foot juste après ».

Lui n’y a jamais pensé. Avec ses camarades Lancelot Hamon, Alban Nicolas et Martin Luce, il est allé chercher le même plaisir à Lannion. « On faisait du covoiturage, nos parents s’arrangeaient ». Aucun des trois entraînements hebdomadaires n’y échappait. Comme aujourd’hui, en vérité. « Quand je n’ai pas de séance, je vais même à la salle (de muscu). Je garde mon objectif en tête ». Il est facile à deviner. Passer pro. Franchir les étapes, « sans aller trop vite ». Et donc profiter de ce pur moment de joie, dimanche au Roudourou. « La Coupe de France, dit-il, c’est beaucoup de sensations fortes. Quand on voit le président (Philippe Cousyn) aussi heureux, c’est une fierté ».

« Il n’y a jamais eu un groupe aussi complet à Lannion »

Plus encore qu’à Châteaubriant (1-1, 5-3 aux tab), c’est à Nantes Bellevue, lors du tour précédent, que le gaucher a goûté à un bonheur inégalé. « C’était la première fois de ma vie où il y avait autant d’intensité et d’impact sur un terrain, avec des supporters à qui il ne fallait pas répondre ». Bien sûr, le scénario final (7-6 aux tirs au but) et son penalty réussi en huitième position resteront gravés. Comme les bienfaits de ce parcours alors que l’équipe vivait un début de saison compliqué en N3. « Là, on reste sur quatre victoires d’affilée. Il n’y a jamais eu un groupe aussi complet à Lannion ». Lui en est l’un des minots. Sauf que dimanche, au Roudourou, devant Enzo Tostivint (gardien de la réserve d’EAG) et ses potes guingampais, devant ses amis du club de Bourbriac et sa famille au grand complet, Hugo Julien sera davantage qu’un gamin heureux. « Je serai à la maison ».

Crédit Texte et Photo : Le Télégramme